Le terme radicalisation revient continuellement dans les médias, associé à celui de terrorisme. Les journalistes et policitiens parlent de déradicaliser les terroristes, nous expliquent les radicalistes sont des déviants de la foi et certains prétendent même que les terroristes seraient des jeunes en manques de repères! Essayons d'y voir plus clair...
Commencons par regarder l'étymologie du mot: "Dé": préfixe privatif; "radical": qui appartient à la racine, inhérent à une chose; "isation": action.
Donc un radicaliste c'est quelqu'un d'enraciné; autrement dit quelqu'un qui adhère aux fondamentaux d'une croyance. Raconter que le radicalisme est contraire à la doctrine est donc un contresens.
Il faut donc faire un choix entre deux situations. Soit le terroriste est un radicaliste d'une doctrine violente. Soit il est un ursupateur d'une doctrine non-violente. Les deux ne sont pas compatibles. Autrement dit on ne peut pas à la fois prétendre qu'un terroriste est un radicaliste, tout en disant qu'il déforme une croyance pacifique.
Retour ↑Une attitude radicale peut-être quelquechose de positif comme négatif. Mais elle n'implique en aucune façon de l'agressivité systématique. La violence ne sera utilisée que si elle est au service de cette idéologie/croyance, ou du moins si elle ne lui est pas incompatible. Malheureusement, même le site officiel du gouvernement s'y méprend...
Toujours en suivant l'étymologie, la déradicalisation consiste donc à déraciner, à enlever les racines. Du coup, vouloir "déradicaliser" quelqu'un en prétendant qu'il s'agit d'une personne "en manque de repère" me semble vraiment contre-productif. Il vaudrait mieux l'aider à s'interroger sur ses propres croyances et les failles qu'elles comportent.
Un radicaliste peut être tout à fait ridicule, surtout s'il confond le fond et la forme de sa croyance. Il s'imaginerait alors devoir s'habiller/manger comme son mentor, même si celui-ci à vécu plusieurs siècles auparavant.
Mais le radicalisme n'est pas forcément violent, je me repète. Lorsqu'on nous présente un terroriste comme un radicaliste, informons nous vraiment sur ce qu'il revendique. Est-il un réelement un radicaliste de telle ou telle croyance violente ? Ou bien un usurpateur dangereux d'une croyance non-violente ?
Comprenons nous bien, je ne cherche absolument pas ici à dire que tout le problème du terrorisme se résoudra en faisant attention à la sémantique. Définir le problème est seulement la première étape, mais elle est indispensable. Sans celle-ci on est certain de partir dans de mauvaises directions, dans des simplifications à outrance et dans le démagogisme. Soyons donc vigilant.
Certains radicalismes sont utiles et bienfaisant pour la société. Imaginons un monde remplis de radicalistes de la communication non-violente par exemple :-)
Les chrétiens feraient bien de s'interroger sur eux-mêmes... S'enraciner profondement dans le christ n'est pas chemin de violence mais d'amour de Dieu et du prochain. N'ayons pas peur de lui donner la première place dans notre vie, d'être radicalisé (=enraciné) dans le Christ! Ne soyons pas des chrétiens tièdes et mous, mais des témoins joyeux de l'amour et de la joie de Dieu autour de nous !